UNE PSYCHOPEDAGOGIE SCIENTIFIQUE

AVERTISSEMENT

Les troubles de l’apprentissage chez l’enfant et l’adolescent couramment rencontrés ne sont que très rarement liés à des pathologies cérébrales, génétiques ou métaboliques. En conséquence, la plupart des médications traitant l’inattention, l’hyperkinésie, ou d’autres problématiques répertoriées comme troubles « dys » ne sont pas justifiées et ne servent qu’à retarder le véritable traitement du problème.

Notre pratique clinique quotidienne nous apprend qu’il s’agit le plus souvent d’un retard de la construction des connaissances ; retard simple, très facile à diagnostiquer par l’examen cognitif piagétien (Examen Opératoire) et en grande partie rattrapable grâce à un travail psychopédagogique adapté (Remédiation Cognitive Opératoire) Cf : Ces enfants qui n’apprennent pas (J.M. DOLLE – D. BELLANO) ; Ed. Le Centurion ; Paris 1989.

psychologue pour enfants Mâcon

L’EVALUATION DE L’EFFICIENCE COGNITIVE

L’enfant est en plein développement.
La compréhension de l’enfant passe donc par sa genèse. Mais là réside la difficulté majeure car il faut pouvoir comprendre, grâce à une méthode d’évaluation, non seulement le niveau atteint mais surtout le niveau en cours d’élaboration. Or toutes les méthodes ne permettent pas d’apprécier le dynamisme de la construction des connaissances.
Le choix du test que fera le psychologue doit dépendre, non seulement de ce qu’il en attend et de la perspective où il désire comprendre l’enfant mais aussi du degré ou de la dominance des qualités distinguant chaque test dans le champ des possibles.

Autrement dit, il ne sert à rien de faire des tests s’ils ne débouchent pas sur une méthode de rééducation qui résolve le problème présenté par l’enfant.

LES TESTS DE QUOTIENT INTELLECTUEL (Q.I.) - LA PSYCHOMETRIE :

Mon cabinet ne propose plus de tests de Q.I. car ce dispositif n’est pas pertinent pour l’appréciation de l’intelligence. D’ailleurs, il ne l’a jamais été. 

Depuis longtemps, au moins 40 ans, nous savons que la psychométrie n’est pas une méthode pertinente pour déterminer précisément les modalités cognitives utilisées par les personnes dans la résolution de problèmes, quels que soient ces problèmes.  Les tests de Q.I. ne nous donnent qu’une idée approximative de l’accession d’une classe d’âge donnée à un niveau socio culturel.  C’est tout ce qu’on peut attendre des tests de Q.I.

Avec ces tests psychométriques (Q.I.), on interroge plus les savoirs que les connaissances.  Or quand on pratique une évaluation cognitive, pour comprendre les raisons d’un retard dans les apprentissages, il est inutile de faire un test qui enregistre le retard en question. Cela ne sert à rien.  En réalité, il faut comprendre les raisons de ce retard ; c’est précisément ce que ne permet pas de faire le test de Q.I.

Comment fait-on alors ?

Nous pratiquons aujourd’hui fort différemment. Nous utilisons des méthodes modernes qui envisagent l’intelligence de façon plus réaliste, c’est-à-dire comme la capacité d’adaptation aux différentes situations de la vie courante :  Notre pratique d’investigation consiste donc en une étude et une analyse approfondie des conduites utilisées par les enfants face à des situations problèmes dont les niveaux de complexité ou de difficulté sont progressifs et correspondent à des paliers de raisonnements connus.

 Ces paliers de raisonnements sont les stades de la logique universelle que les êtres humains construisent grâce à leurs expériences.  D’ailleurs, à l’école, la progression des apprentissages dans les manuels et dans les cours dispensés par les enseignants est basée sur ces stades. 

Notre étude est donc complètement adaptée à la réalité de la demande scolaire.

L’EXAMEN OPERATOIRE :

Contrairement aux tests de Q.I., qui privilégient l’enregistrement des performances, l’Examen Opératoire piagétien est une appréciation qualitative des compétences.
Il s’agit d’une étude détaillée du niveau de raisonnement atteint par l’enfant. Dans la pratique, on dispose d’un grand nombre d’épreuves avec un matériel particulier. Chaque épreuve aborde un champ d’expériences nécessaire dans les apprentissages scolaires (classifications, sériations, quantités numériques, physiques, espace, image mentale…) et introduit inévitablement un degré de complexité qui correspond au niveau de raisonnement dont on veut tester l’existence, l’inexistence ou la construction en cours. Une libre discussion selon la méthode clinico-critique piagétienne basée sur la proposition de suggestions et de contre-suggestions s’engage alors entre l’enfant et le clinicien. Il s’agit bien de tester l’activité logique profonde de l’enfant. Toutes les réponses de l’enfant sont discutées et doivent être argumentées. Le clinicien étudie donc comment l’entant s’y prend pour s’adapter à une situation nouvelle et comme il s’y prend pour l’expliquer. Les modalités employées par l’enfant révèlent le niveau cognitif à partir duquel il donne du sens aux choses qui l’entourent et aux actions qu’il exécute et que les autres effectuent.
Il est clair que par cette méthode, on comprend bien mieux où se situent les difficultés des enfants. Partant du niveau atteint par l’enfant et enregistré par le clinicien, il sera plus aisé de l’aider à construire les connaissances qui lui font défaut.

LA REMEDIATION COGNITIVE OPERATOIRE

La Remédiation Cognitive est au mieux une rééducation du raisonnement. Elle est bien souvent une éducation au raisonnement, c’est-à-dire une initiation à l’argumentation, à l’explication et à la déduction. Ici l’apprentissage porte sur l’art et la manière de démontrer à l’Autre comment on souhaite s’y prendre.
L’Examen Opératoire a donc permis au clinicien de bien connaître le niveau cognitif de l’enfant et le retard qui reste à rattraper.
Par la méthode clinico-critique basée sur un libre échange, on va placer l’enfant face à une situation problème dont le degré de complexité est légèrement supérieur à son niveau cognitif.
Toute la Remédiation Cognitive repose sur des incitations renouvelées à la manipulation, à la constatation d’événements inattendus mais provoqués par les suggestions du psychologue. L’enfant sera sollicité à rechercher activement les raisons de ces événements, en établissant les rapports entre ses actions et leurs résultats. On peut aisément comprendre que ces constatations répétées et ces rapports constamment effectués finissent par déboucher sur des prises de conscience des propriétés contenues dans les actions concernées. L’enfant construit donc, le lien causal entre deux ETATS et par la même, l’ordre logique nécessaire de toutes étapes conduisant à la solution.

S’il est utile d’apprécier le niveau d’un enfant, cela doit surtout servir à le faire progresser par une méthode efficace qui fait suite aux épreuves diagnostiques.
Si les progrès des neurosciences nous apprennent les formidables possibilités du cerveau et de l’activé cérébrale, cela n’affranchit pas l’être humain des expériences et des actions répétées indispensables et nécessaires pour parvenir à des apprentissages réels.